Royaume-Uni : les petites différences qui font la différence

Une nouvelle qui a stupéfié la planète éco la semaine dernière : La Grande Bretagne s’apprête à relancer la consommation et donc la croissance en rognant sur la TVA et en compensant cette perte pour l’état en taxant les plus hauts revenus…

Une fois de plus, Gordon Brown, le premier ministre britannique, attire les projecteurs. Son orchestration du plan de sauvetage des banques a déjà fait beaucoup d’émules en Europe. Cet ex ministre des finances vient donc de proposer un procédé de relance « imprévu ». Ce plan, intégré dans le budget des deux années à venir, consiste à introduire 20 milliards de livres sterling (soit près de 24 milliards d’euros ou 1% du PIB du Royaume-Uni) en actionnant le levier de la TVA qui passerait donc de 17,5% à 15% (le minimum autorisé par Bruxelles). Et ce pour l’exercice 2009 et 2010. Un coût estimé pour l’état de 12 milliards de livres par an.
Une mesure formidable destinée évidemment à doper la consommation totalement en berne depuis le début de l’année. L’Europe est en proie à des augmentations de tarifs phénoménales depuis le début 2008 : prix de l’énergie, des biens de consommation, de la nourriture, du logement… Avec une conséquence prévue et assumée : cette mesure pèsera d’abord sur le déficit des finances de la Grande-Bretagne : 118 milliards de livres en 2009, soit 8% du PIB et la dette atteindra donc 53% du PIB en 2013 contre 41% aujourd’hui.
Pour compenser une partie de ce déficit supplémentaire, il est déjà prévu d’augmenter de 5 points ( !!) le taux d’imposition des ménages les plus aisés (gagnant plus de 180 000 euros par ans) qui passerait ainsi de 40 à 45%. Ces mesures d’apparence sociales s’accompagneront d’une campagne de grands travaux à l’échelle nationale. Une sorte de New Deal des années 2000 à l’échelle d’un petit état européen. Mais des idées qui pourraient faire des émules encore une fois, dans certains pays au système économique approchant celui de la Grande Bretagne.

Pas en France en tout cas, où la ministre des finances Christine Lagarde a déjà annoncé qu’une baisse de la TVA en France était impensable, se rangeant du côté des détracteurs de cette mesure qui en Angleterre arguent que la baisse de la TVA profite autant aux économies étrangères qu’à l’économie locale et permet surtout aux intermédiaires de profiter de marges avancées de négociation pour la cas ou la TVA serait abaissée pour l’ensemble des usagers, particuliers et professionnels.

Reste une mesure courageuse et impressionnante qu’il fait bon de saluer, tout comme le motif qui vient la soutenir « à période exceptionnelle, mesures exceptionnelles ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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