Le crédit aux entreprises a explosé pendant la crise sanitaire

En France, l’instauration des prêts garantis par l’Etat a permis aux entreprises de traverser la tempête, au prix d’un très fort endettement.

La dette financière supportée par les entreprises françaises s’est accru de 12% pendant la crise sanitaire. Pour résister au risque de récession, à l’arrêt de leur activité liée aux fermetures administratives, mais aussi pour continuer à investir, les acteurs économiques sont emprunté massivement en 2020 : l’institut d’émission a comptabilisé un fond global de 1190 milliards d’euros débloqués par les banques, un chiffre en progression de +13,3% sur un an. Ce marché n’avait pas connu une hausse d’une telle ampleur depuis 2007, point de départ de la grande dépression liée à la crise des subprimes et à la faillite du système financier.

Une dette équivalente à 85% du PIB français


Ce bilan s’explique par les facilités de crédit accordées aux entreprises à travers notamment une politique de taux bas, favorable à l’inflation, et surtout les prêts garantis par l’Etat mobilisés à hauteur à plus de 130 milliards d’euros. Un dispositif sur lequel les PME se sont largement appuyés pour couvrir leurs besoins de trésorerie et assurer leurs arrières. Revers de la médaille, cette aide bancaire a aggravé la dette des entreprises françaises : En septembre 2020, celle-ci représentait 85,9% du PIB, un chiffre bien supérieur à la moyenne observée en zone euro (67,6%), au Royaume-Uni (61,7%) ou en Allemagne (45%).

Ces disparités se sont creusées depuis dix ans entre la majorité des entreprises européennes qui ont réduit leurs recours à l’emprunt sous l’effet d’un durcissement des politiques bancaires, notamment dans les pays du sud de l’UE. Durant cette période, le niveau d’endettement des acteurs économiques français s’est détérioré de 13 points. Une conséquence du modèle tricolore, moins capitalisé que beaucoup de ses homologues, allemand notamment. Au final, elle a dû s’endetter pour continuer à investir.

Depuis un an et le début de l’épidémie, la somme remboursées par les PME françaises (établissements de plus de 10 salariés) s’élève à 523 milliards d’euros (+20%), une somme que se répartissent 1,3 million d’entreprises. D’après la BdF, les prêts garantis par l’État ont largement alourdi la note des financements qui visent à soutenir les trésoreries. Depuis début 2020, le montant de ce type de crédits (PGE compris) atteint 89,1 milliards d’euros, soit «quasiment le double de 2019» précise l’institution financière.
Parmi les structures de plus grande taille, les ETI (650 salariés en moyenne) remboursent actuellement plus de 300 milliards d’euros de crédit (+8,9%), un encours supérieur à celui des grands groupes (165 milliards, +7,4%).

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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