La sanction américaine contre BNP Paribas fait trembler François Hollande

Les juges américains ont infligé une amende de 7,3 milliards d’euros à BNP Paribas, accusé d’avoir traité avec des pays ennemis des Etats-Unis. Pire, la banque tricolore pourrait être provisoirement bannie du marché du dollar, une sanction qui soulève l’inquiétude du gouvernement français.

10 milliards de dollars : c’est le montant de l’amende record que vient d’infliger l’administration américaine à la banque française, accusée d’avoir réalisé des opérations financières avec des pays ennemis des Etats-Unis et placés sous embargo économique, comme le Soudan, l’Iran et Cuba.

Le marché interbancaire menacé ?

Paris ne conteste pas le principe de la sanction mais s’inquiète de ses conséquences économiques en Europe. Il faut dire que BNP Paribas est un des moteurs de la zone euro et un maillon essentiel des paiements interbancaires. Une nouvelle ardoise de 10 milliards de dollars pèserait lourdement sur le niveau de ses fonds propres qui, en vertu des nouvelles règles appliquées à l’ensemble secteur, détermine le volume des crédits que l’établissement est en droit d’accorder à ses clients. Si le bateau se met à tanguer, on imagine mal le gouvernement ne pas intervenir pour colmater les brèches, comme au temps béni de 2008. Une opération sauvetage qui, six ans après le krach financier épongé par des tombereaux d’argent public, ravira sans doute le contribuable français.

Mais l’ouragan qui menace BNP Paribas ne se résume pas à cette amende de 10 milliards : la justice américaine la menace également d’une suspension provisoire qui l’empêcherait, pendant quelques semaines, voire plusieurs mois, d’opérer sur le circuit du dollar. Si cette sanction est appliquée, BNP Paribas ne pourra plus user du billet vert dans les transactions internationales, un coup rude pour les clients qu’elle accompagne sur le marché mondial, également pour les petites banques dont elle assure les transferts de fonds.

Selon une source proche du dossier, relayée par l’AFP, « les autorités françaises s’inquiètent d’abord d’un tel niveau de sanction pour la banque et de son impact sur l’accès au crédit ».  A tel point que la semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer s’est rendu à New York pour tenter d’éclairer la lanterne du procureur de Manhattan Cyrus Vance. Quant à François Hollande, il profitera de la célébration du D Day pour parlementer avec le président Barack Obama.

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