Entreprises : les charges sociales ne baisseront pas massivement

Le coût du travail sera pris en compte dans le prochain plan compétitivité que va engager le gouvernement. Mais il ne se traduira pas par une baisse massive des charges patronales.

Le président de la République François Hollande a annoncé, devant les dirigeants de cinq grandes organisations économiques internationales (OCDE, FLI, BM, OMC, OIT) que la baisse du coût du travail sera l’un des leviers de la relance de la compétitivité des entreprises françaises.

Il ne sera pas le principal : le Chef de l’Etat a précisé que le problème sera appréhendé dans toutes ses dimensions, depuis l’éducation, la formation, en passant par la recherche et l’innovation.

Pas de hausse de la TVA et de la CSG

Pour le patronat, qui réclamait un « choc de compétitivité » fondé sur une baisse massive des charges sociales – de l’ordre de 30 milliards d’euros sur deux ans –  c’est un coup d’épée dans l’eau : très précisément, ils demandaient, dans une tribune adressée au gouvernement par l’Association française des entreprises privées (AFEP), que l’effort soit porté uniformément « sur les salaires moyens – deux Smic et plus ». Le tout financé par une hausse de la TVA, comme Nicolas Sarkozy s’était engagé à le faire à la fin de son mandat.
Le gouvernement socialiste souhaite prendre le problème autrement en privilégiant une stratégie englobée dans un « pacte de compétitivité ».

Le coût du travail sera « pris en compte » a assuré le ministre de l’Economie Pierre Moscovici sur Europe 1, mais « pas comme le demande l’AFEP et d’autres ».

En fait, la question achoppe sur le financement d’une telle mesure : un coup de canif de 30 milliards dans les charges patronales n’aurait pu être compensé que par de nouvelles hausses d’impôt (TVA ou CSG, voire les deux, avec un peu de fiscalité écologique). Or le gouvernement s’y refuse, estimant avoir déjà suffisamment chargé la barque pour boucler son budget 2013.

Rapport très attendu de Louis Gallois sur la compétitivité des entreprises françaises

« La baisse du coût du travail ne sera pas financé par une augmentation de la CSG ou de la TVA de manière massive parce que nous pensons au pouvoir d’achat » a martelé Pierre Moscovici.

De plus, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a estimé qu’une baisse aussi considérable des cotisations sociales aurait mis en danger l’objectif des 3% de PIB que le gouvernement s’est fixé dans la réduction des déficits publics.

Pour François Hollande, « une politique de compétitivité suppose une action dans la durée mais avec de la visibilité pour les acteurs économiques », chefs d’entreprise, contribuables et épargnants. Une fois son« pacte de compétitivité » annoncé, « chacun saura exactement ce qui sera fait »  a-t-il souligné face aux organisations internationales.

Rappelons que, lundi prochain, Louis Gallois remettra officiellement au gouvernement son rapport sur la compétitivité.

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