Le baromètre Euler Hermes ne prévoit pas un vrai retour de la croissance en 2014 : 80% des entreprises, PME ou ETI, disent manquer de visibilité pour prendre le « risque » d’investir.
Dans la croissance, il y a les exportations, la compétitivité, la confiance, mais aussi les investissements. La réunion de ces quatre paramètres est la seule apte à créer de l’emploi. Or, l’horizon peine à s’éclaircir, surtout sur le front des sommes investies : selon une étude de l’assureur-crédit Euler Hermes, 80% des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) n’ont pas l’intention d’ouvrir les vannes de leurs capitaux en 2014.
Pas de visibilité inférieure à six mois
Une prudence qu’elles justifient par « un manque de visibilité sur leurs carnets de commande ». Or c’est le levier qui fait défaut aux entreprises pour redémarrer : 80% d’entre elles fondent leurs décisions sur « l’anticipation de l’activité future ». Ne voyant rien venir, elles vont donc une nouvelle fois reporter leurs projets d’investissement (2012 et 2013 ont déjà été deux années noires sur ce plan). La moitié d’entre elles prétend avoir une visibilité inférieure à six mois sur son carnet de commande.
La croissance toujours en berne en 2014 ?
Dans un tel climat de tension, il est peu probable d’assister à un vrai redémarrage de la croissance en 2014, condition sine qua non pour faire reculer le chômage.
Selon Euler Hermes, le taux de croissance ne dépassera pas 0,6% du PIB français en 2014. Seul un frémissement du niveau des investissements pourrait le pousser à 0,8%.
Au-delà de la décision d’investir, c’est la qualité de l’investissement « qui continuera de se dégrader en 2014 » souligne l’assureur. « En effet, pour la troisième année consécutive, les entreprises privilégieront l’investissement défensif [pour six entreprises sur dix en 2014] sur les projets d’investissement plus offensifs ».