Y’a-t-il un problème « coût du travail » en France ?

Comme François Hollande lors de son interview télévisée, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici estime que le problème du coût du travail ne suffit pas à expliquer le déficit de compétitivité des entreprises françaises. Il pointe notamment des mauvais « choix stratégiques » dans les entreprises, comme à PSA.

On a beau dire, ce sont deux conceptions idéologiques qui se sont affrontées lors de la campagne présidentielle à propos des grandes orientations économiques : celle de Nicolas Sarkozy reposait sur la notion de compétitivité des entreprises liée selon lui à la nécessaire réduction du coût du travail.
Celle de François Hollande prenait un autre aiguillage : le coût du travail est un problème mais pas le problème principal. En tout cas, il n’explique et surtout n’excuse pas tout : l’industrie française manque surtout de moyens d’innovation et de grands plans stratégiques.

Fin de la TVA sociale  en France

En outre, les socialistes ont toujours considéré que le financement de la Protection sociale par la cotisation sociale représente une garantie pour le salarié, contrairement à d’autres systèmes plus « évasifs », comme la TVA sociale imaginée par Nicolas Sarkozy.
C’est, en substance, ce qu’a rappelé le président de la République François Hollande lors de son intervention télévisée du 14 juillet, invoquant l’exemple de PSA où des mauvais « choix stratégiques » ont été engagés depuis plusieurs années.

Ce matin, son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, l’a relayé à sa manière, toujours à propos du plan social de PSA prévoyant 8 000 suppressions d’emplois : « le coût du travail n’est pas le seul problème qui explique la perte de compétitivité française et les difficultés de PSA » a dit le locataire de Bercy, prenant l’exemple de l’Allemagne où l’industrie automobile souffre beaucoup moins que son homologue française (5,5 millions de véhicules produits par an outre-Rhin), contre 1,9 millions, soit 1,5 millions de moins, en France, sur ces dix dernières années).

Comment expliquer cette différence ? Par des positionnements stratégiques différents et une autre mentalité collective.

Le « bon » modèle allemand ?

Le camp de Nicolas Sarkozy martelait que les  mesures sociales démocrates engagées par l’allemand Gerhard Schröder, fondées sur la modération salariale, la libre négociation dans les entreprises et l’allégement des charges sociales, commençaient à porter leurs fruits et expliquaient les bons résultats enregistrés outre-Rhin.

De leur côté, les socialistes affirmaient que le coût du travail était à peine supérieur en France à celui pratiqué en Allemagne : selon Eurostat, le coût horaire du travail en 2011 en France était 12% supérieur à celui de son voisin, à 34,20 euros. En Belgique, il est bien plus fort (39,30 €).
Et la moyenne européenne se situe à 23,10 €.

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