Les Français préfèrent le découvert bancaire au crédit revolving

Le niveau des découverts n’aurait jamais été aussi haut depuis 1993. Et l’affaire n’est pas si mauvaise pour les banques.

Crédit ou découvert ? De plus en plus de français optent, souvent par défaut, pour la seconde solution pour financer leurs biens de consommation. D’après les dernières données de la Banque de France, le montant des découverts aurait atteint 7,6 milliards d’euros au terme du deuxième trimestre 2015. Du jamais vu depuis plus de vingt ans. A l’inverse, les sommes mobilisées dans la cadre d’un crédit renouvelable, dit « revolving », ne cessent de baisser depuis près de dix ans, passant de 30 milliards d’euros en 2006 à 20,2 milliards.

Dans le cas d’un découvert, les montants sont faibles, mais ils rapportent beaucoup aux banques qui appliquent sur ces dépassements des taux supérieurs à ceux de certains autres produits, dont les crédits à la consommation, tirés vers le bas par la politique de taux bas engagée par la BCE.

En France, le taux moyen de découvert en France s’établirait à 10,02%. L’opération est donc plutôt rentable pour les banques, et il n’est pas rare aujourd’hui que certains établissements en ligne négocient des taux d’intérêt à deux chiffres avec des ménages séduits par la souplesse du dispositif. Toutefois, cette formule n’est pas sans risque et peut pousser les emprunteurs dans l’engrenage du surendettement. A preuve, d’après la Banque de France, « en novembre 2014, 47,9% de ceux qui ont déjà à rembourser un crédit immobilier et un crédit consommation réunis, supportent aussi un découvert, alors que seulement 16% de ceux qui n’ont aucun crédit y ont recours ».

Les 7 milliards d’encours dans les opérations de découvert reste toutefois « une goutte d’eau » dans l’immense océan que représentent les fonds levés via les crédits à la consommation, soit 140 milliards.

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