L’ancien footballeur Eric Cantona veut dévaliser les banques

L’ex-star du football a lancé un appel au « bank run » via une vidéo diffusée sur Internet. Objectif : inviter les particuliers à vider leurs comptes afin de faire vaciller le système bancaire.

En prônant la révolution bancaire dans une vidéo largement diffusée sur Internet, le « King » a d’abord fait sourire avant de susciter une réelle vague de défiance chez les financiers et les gouvernants.
L’ancienne star du foot anglais, réputée pour ses sorties verbales audacieuses et provocatrices, à l’image d’une carrière sportive tout autant jalonnée d’exploits athlétiques que de gestes incontrôlés, a soulevé un énorme lièvre en appelant un maximum de citoyens à retirer leur argent des banques pour créer un « bank run », autrement dit une panique apte à faire vaciller le système financier.
Difficile dans un premier temps de mesurer l’impact populaire généré par une telle homélie qui, on s’en doute, n’a manqué de faire le buzz sur le web.
Dimanche 5 décembre 2010, une page Facebook «Révolution! » destinée à relayer l’appel de Canto a recensé quelque 36 000 inscriptions d’internautes prêts à passer à l’acte le mardi suivant, soit la date prévue par Bankrun2010.com, un autre site spécialement créé pour l’occasion.

2. Réactions

Ce début d’emballement n’a pas fait rire les responsables politiques, et encore moins les banquiers qui, depuis, tentent de calmer le jeu avec Eric Cantona, en évitant à tout prix de ridiculiser son discours.
Ainsi, le directeur général de BNP Paribas a pris des gants avec l’ancienne star de Manchester United dont il a d’abord tenu à souligner le mérite de « s’intéresser aux questions de pauvreté » avant de juger son appel « insécuritaire » et « complètement contraire à ce qui peut assurer le fonctionnement de l’économie ».
Des propos bien évidemment relayés, en des termes parfois moins diplomatiques, par la ministre de l’Economie Christine Lagarde et le ministre du Budget François Baroin : ce dernier a ainsi estimé le message de Cantona « pas sérieux », voire « comique, s’il n’était tragique ».
Christine Lagarde y était allée de sa petite phrase, ironisant sur le fait que si elle ne se risquerait pas « à jouer au football, Eric Cantona devrait, lui, éviter de jouer à l’économiste ».
Et d’ajouter plus sérieusement qu’un « grand footballeur ou un grand acteur de cinéma doit se garder d’intervenir dans le domaine financier, économique, surtout quand il n’en maîtrise pas les mécanismes ».

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