La revanche de Jérôme Kerviel contre la Société Générale

Les Prud’hommes de Paris estiment que le licenciement de Jérôme Kerviel, ex-trader de la Société Générale à l’origine d’une perte de 4,5 milliards d’euros, n’était pas justifié.

Jérôme Kerviel, placé au cœur d’un scandale financier qui avait agité la Société générale en 2008, va être dédommagé par son ex-employeur à hauteur de 455 000 euros, dont 80 000 euros payables immédiatement. Cette somme a été fixée par les Prud’hommes de Paris saisis par l’ancien trader pour contester son licenciement. Les conseillers lui ont donné raison, estimant que son renvoi ne reposait sur aucun motif « réel et sérieux ». La procédure se justifiait d’autant moins que les faits invoqués à l’époque par la Banque pour se débarrasser de son trader étaient déjà prescrits, ce qui va à l’encontre d’une règle inscrite dans le Code du Travail en vertu de laquelle les entreprises se doivent de  respecter un délai de deux mois pour sanctionner une faute lourde « à partir du moment où elles en prennent connaissance ».
Jérôme Kerviel réclamait 5 milliards d’euros de dommages et intérêts pour couvrir la somme équivalente qu’il doit rembourser à la Société Générale sur décision du tribunal de Grande Instance de Paris en 2010. A l’époque, les juges avait reconnu l’ancien salarié coupable « d’abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans un système informatique », une décision confirmée deux ans plus tard en appel.
L’établissement bancaire reprochait notamment à Kerviel de ne pas avoir respecté ses consignes dans la cadre de ses activités de trading, ce qui avait généré un trou de 4,9 milliards d’euros  dans la trésorerie du groupe après des opérations douteuses sur les marchés financiers.

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