Florange, un « canard boiteux » selon le futur n°1 de la BPI

Le propos a le mérite d’être clair mais il a fait bondir les 600 salariés lorrains de l’aciérie ArcelorMittal, frappée par un plan social. A propos du dossier Florange, Jean-Pierre Jouyet, futur président de la Banque publique d’investissement (BPI), a dit aux journalistes que l’établissement de prêts n’aura pas vocation à soutenir les « canards boiteux ».

Le qualificatif risque de lui coller à la peau comme une « tache ».

A peine nommé à la tête de la Banque publique d’investissement (BPI), chargé de soutenir les PME, Jean-Pierre Jouyet, actuel directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), crée déjà la polémique.

En réponse à la question d’un journaliste qui l’interrogeait sur le cas de Florange, où l’aciérie ArcelorMittal est visé par un plan social suite à la fermeture de ses deux hauts-fourneaux, le futur président de la BPI a lancé que cette dernière n’aurait pas vocation à soutenir les « canards boiteux » (sic), mais « à maintenir l’activité ». Comprenne qui pourra la nuance…

La BPI soutiendra les PME

En filigrane, Jean-Pierre Jouyet a voulu faire comprendre que la BPI n’endossera pas les habits d’un pompier de service dans les cas où des entreprises, comme le site de Florange, sont lâchées par un grand groupe. Concernant PSA, par exemple, il a simplement répondu : « Je ne dis pas que cela ne nous regarde pas, mais la BPI aura vocation à financer essentiellement des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) », avant de spécifier que les situations de Florange et de PSA sont « différentes ».

Rappelons que la Banque publique d’investissement, promesse phare de François Hollande pendant sa campagne électorale, croisera les services d’Oséo, de la caisse des dépôts et Consignations et de sa filiale, le Fonds stratégique d’investissement.

Elle a été présentée comme une banque de secours pour les entreprises, de petite taille en général, en mal de financements bancaires.

Les excuses de Jean-Pierre Jouyet

Conscient du remous engendré par son qualificatif malheureux à propos d’ArcelorMittal, Jean-Pierre Jouyet a diffusé un communiqué dans lequel il affirme avoir « le plus grand respect pour les salariés de Florange, héritiers d’une forte tradition sidérurgique française ».

Auparavant, le délégué FO à Florange avait exprimé sa colère :  « C’est inadmissible de nous traiter de canards boiteux, aujourd’hui surtout vu que la situation est difficile. Si on est soutenu par le gouvernement, on ne comprend pas pourquoi la banque d’investissement nous traite de la sorte ».

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