Coût du travail : un « choc » signé Louis Gallois

Sans surprise, le rapport réalisé par Louis Gallois sur la compétitivité préconise un allégement massif des cotisations patronales et salariales pesant sur les entreprises. Mais il y a peu de chance que le « choc » demandé soit suivi d’effets.

La chronique d’un « choc » annoncé. Voilà la tendance qui s’affiche au thermomètre du rapport Gallois, un chantier de quarante  pages, tout entières consacrées à la relance de la compétitivité des entreprises françaises, très attendu depuis des semaines, et dont certaines fuites n’ont pas manqué de susciter la polémique au sein de la majorité socialiste.

Une baisse des charges sociales sur les entreprises

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en chef d’entreprise qui se respecte, Louis Gallois, qui fut à la tête de la SNCF et d’EADS, fait du coût du travail un des points clefs de son plan-compétitivité, comme l’avait martelé Sarkozy durant la campagne des présidentielles. La gauche défendait une autre lecture du problème en l’axant davantage sur l’innovation et le soutien à l’exportation.

Dans son rapport, Louis Gallois fait, en quelque sorte, d’une pierre deux coups. Sans surprise, il demande un « choc de compétitivité » se traduisant par une baisse massive des charges sociales, de l’ordre de 30 milliards d’euros (un effort de 20 milliards sur les cotisations patronales, et de 10 milliards sur les prélèvements salariaux). Comment financer ce plan ? Par un peu de TVA et de CSG, complété par un zest de fiscalité écologique).

Cette proposition est, bien évidemment, un signe de tête envoyé à ses homologues du Medef.

Soutenir l’innovation et l’exportation

Et puis il y a un second train de mesures, axée sur la compétitivité hors-coût n’impliquant aucune hausse massive des impôts), dans lequel devrait piocher le gouvernement pour bâtir son projet : des politiques de soutien à l’innovation plus ambitieuses, des initiatives fiscales pour favoriser l’export et développer le « Made in France » et des « simplifications administratives ».

Le rapport Gallois demande aussi le maintien de dispositifs existants comme le crédit impôt recherche (CIR), l’ISF PME, la contribution économique territoriale CET), ex-taxe professionnelle, le statut Jeune Entreprise Innovante (JEI) ou encore les dispositions fiscales sur la détention et la transmission d’entreprise.

Il préconise aussi un « meilleur aiguillage » de l’épargne populaire en direction des entreprises, et certaines réformes de structure, comme l’entrée des représentants salariaux dans les conseils d’administration des grands groupes.

Louis Gallois présentera les grandes lignes de ses travaux ce soir sur le plateau du journal télévisé de France 2. Jean-Marc Ayrault, premier ministre, lui répondra le lendemain.
Mais on n’en saura guère plus sur les orientations qui seront prises alors qu’un autre rapport sur le  coût du Travail doit être prochainement rendu par le  Haut Conseil du financement de la protection Sociale.

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