Coût du travail en France et en Allemagne : c’est presque kif-kif

Dans le rapport « Emplois et Salaires » publié par l’Insee, il n’était pas seulement question des différences de salaires entre les hommes et les femmes. L’étude compare également le coût du travail français et le coût du travail allemand. Et le résultat est très surprenant…

Ce rapport de l’Insee donnera bien du grain à moudre aux pourfendeurs de la TVA sociale, votée la semaine dernière par l’Assemblée nationale : selon l’étude, le coût du travail dans les industries allemandes serait supérieur à celui de la France. Le comble : il serait même plus élevé dans le secteur secondaire, celui-là même que Nicolas Sarkozy souhaite cibler en priorité en abaissant ses charges patronales.

L’Insee détaille : un coût horaire de 33 € dans l’industrie manufacturière d’outre-Rhin, soit le même niveau qu’en France. Le coût du travail allemand dans le secteur automobile serait même supérieur de 29% !

Les services allemands moins coûteux

En fait, c’est surtout dans le secteur des services que l’Allemagne fait la différence : avec un coût horaire moins important de presque 6 euros (26,81 euros contre 32,08 euros en France), on peut mathématiquement affirmer que le tertiaire germanique est mieux armé pour afficher davantage de compétitivité.

En revanche, l’étude de l’Insee montre aussi qu’en Allemagne, le coût social des salaires a évolué moins vite qu’en France depuis quinze ans : +1,9% par an outre Rhin, contre +3,4% chez nous.

Dès lors faut-il en conclure que la TVA sociale s’apparente à un faux remède prescrit dans la cadre d’un mauvais diagnostic ?

Manque d’innovation ?

Rappelons que cette mesure prévoit un transfert des charges patronales vers la TVA, impôt indirect assis sur la consommation (donc payé par tous). En contrepartie, le taux normal de la TVA va être porté à 21,2%, et les allégements de charges cibler les salaires compris entre 1,6 et 2,2 SMIC.

Selon Valérie Pécresse, ministre du Budget, cet abaissement des charges serait apte à créer jusqu’à 120 000 emplois, quand d’autres attribuent le déficit des industries françaises à leur manque d’innovation et à la qualité moindre de leur offre…

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